Installer une alarme incendie avec un bornier bus 24 V représente une solution performante et fiable pour garantir la sécurité de vos locaux et prévenir les risques liés au feu. Ce type d’installation combine la robustesse d’un câblage filaire traditionnel avec la flexibilité offerte par une architecture bus moderne. Grâce à ce système, la communication entre les détecteurs, la centrale et les dispositifs d’alerte est optimisée, assurant une détection rapide et une réaction efficace. Dans ce guide pratique, vous découvrirez les principes fondamentaux du câblage, les techniques d’équilibrage des circuits, les choix de câbles adaptés ainsi que les spécificités liées au branchement des éléments essentiels comme les détecteurs de fumée, les sirènes et les commandes manuelles.
Principes fondamentaux du câblage d’une alarme incendie avec bornier bus 24 V
Dans une installation d’alarme incendie utilisant un bornier bus 24 V, chaque composant du système est relié via un bus commun qui transmet les informations en continu. Ce câblage, souvent en fil rigide ou souple de qualité, garantit une alimentation stable et une communication fiable. Contrairement au câblage conventionnel traditionnel, qui utilise plusieurs zones câblées en série, le bus offre une topologie plus souple et facile à déployer, surtout dans les grandes installations.
Les bornes du bus se présentent généralement sous forme de connecteurs prévus pour recevoir des câbles torsadés blindés, ce qui limite les perturbations électromagnétiques et assure la continuité du signal sur de longues distances. La tension nominale d’alimentation est de 24 V ce qui permet d’alimenter simultanément les détecteurs, sirènes et autres périphériques sur la même ligne tout en maintenant une marge de sécurité contre les chutes de tension.
Les détecteurs de fumée ou de chaleur reliés à ce bus peuvent transmettre plusieurs types d’informations : état de fonctionnement, alerte incendie, défaut d’alimentation ou de masquage et autoprotection. Ces signaux sont acheminés vers la centrale incendie via le bornier bus, qui traite les données en temps réel et déclenche les alarmes nécessaires.
Les câbles adaptés et leur impact sur la performance
Le choix des câbles est essentiel dans ce type d’installation. Les câbles utilisés sont généralement de type blindé à paires torsadées, conçus pour réduire les interférences et assurer la continuité électrique. La plupart des fabricants, comme Legrand ou Bticino, recommandent une section minimale de 0,22 mm² pour les conducteurs. Il est crucial de respecter la chute de tension admissible sur la longueur, car une chute excessive peut handicaper le fonctionnement de certains détecteurs plus sensibles.
Par exemple, une sirène auto-alimentée nécessitera un câble avec une section plus importante, souvent autour de 0,5 mm², pour supporter une consommation de courant plus élevée, surtout si la ligne est longue. Le groupe Sodeca souligne l’importance de prendre en compte la résistivité du câble pour garantir un voltage suffisant à l’extrémité de la ligne.
- Utiliser des câbles à paires torsadées blindés pour limiter les parasites électromagnétiques.
- Privilégier des câbles avec une section suffisante selon la longueur et la consommation des dispositifs.
- Respecter les recommandations fabricants (exemple : Pyreva, Cameron) pour les types de câblages acceptés.
- Insérer des résistances d’équilibrage en fin de ligne selon le type de détecteur.
- Employer des connecteurs Telegärtner pour une connexion sûre et durable sur le bornier bus.
Type de câblage | Section recommandée | Usage principal | Longueur maximale conseillée |
---|---|---|---|
Paires torsadées blindées | 0,22 mm² | Détecteurs standards, bus de communication | 200 m |
Câble rigide 2 conducteurs | 0,5 mm² | Alimentation sirènes et composants à forte consommation | 130 m |
Paires non blindées | 0,22 mm² minimum | Courtes distances, installations simplifiées | 50 m |
Techniques d’équilibrage et résistance de fin de ligne dans les systèmes bus 24 V
Dans un câblage utilisant un bornier bus 24 V, l’équilibrage des lignes est indispensable pour garantir la détection fiable des états du système : repos, alarme, sabotage ou défaut d’alimentation. Cet équilibrage repose principalement sur l’utilisation de résistances de fin de ligne (EOL, End of Line) qui permettent à la centrale de mesurer le courant et d’identifier l’état exact de chaque zone du système.
Les configurations les plus communes dans une alarme incendie incluent :
- Equilibrage simple (1 EOL) : Permet de détecter les états repos, alarme et sabotage (fil coupé ou court-circuit).
- Double équilibrage (2 EOL) : Ajoute une détection précise de l’autoprotection en plus de l’alarme et sabotage, recommandé pour les détecteurs de grade 2.
- Triple équilibrage (3 EOL) : Intègre la détection de masquage, qu’on retrouve dans les détecteurs de grade 3, pour une sécurité renforcée.
Chaque résistance est choisie en fonction des spécifications constructeur et doit idéalement être intégrée dans le détecteur lui-même, comme recommandé par des marques telles que Somfy ou Pyreva. Cela simplifie l’installation et limite les erreurs de câblage.
Type d’équilibrage | Nombre de résistances | États détectés | Avantage principal |
---|---|---|---|
Simple (EOL) | 1 | Repos, alarme, sabotage | Installation simple, basique |
Double (2EOL) | 2 | Repos, alarme, autoprotection, sabotage | Détection plus détaillée, grade 2 |
Triple (3EOL) | 3 | Repos, alarme, autoprotection, masquage, sabotage | Sécurité maximale, grade 3 |
Il est important d’éviter le câblage en série sans résistance fin de ligne, car cela empêche la centrale de différencier correctement les défauts et peut compliquer la maintenance.
Exemple concret de câblage avec détecteur Pyronix
Le détecteur Pyronix KX15DTAM intègre des résistances d’équilibrage ajustables via des cavaliers internes, permettant de passer d’un simple câblage NC à un double équilibrage 2EOL. Ce système facilite le câblage tout en assurant une protection de grade 2 conforme aux normes. Ainsi, il offre :
- Une zone alarme indépendante de la zone autoprotection.
- La détection de sabotage en cas de coupure ou de court-circuit.
- Une installation simplifiée grâce à la résistance intégrée.
Ceci réduit les risques d’erreur au moment du raccordement et améliore la fiabilité du système incendie. Pour approfondir davantage les solutions d’équilibrage dans vos installations, le site sécurité feu tout matériel incendie propose des ressources complémentaires.
Branchement et configuration des sirènes d’alarme sur un système bus 24 V
Les sirènes sont des éléments cruciaux pour la signalisation en cas d’alerte incendie. Leur câblage doit respecter certaines règles pour assurer l’efficacité du déclenchement sonore et la remontée fiable des défauts.
Une sirène auto-alimentée, comme la gamme Sirus d’Altec, intègre :
- Une alimentation en 12 à 14 V DC issue du bornier bus 24 V grâce à un convertisseur intégré.
- Une entrée de commande sirène (Input I1), souvent configurée pour fonctionner sur une disparition de tension (pilotage par 0 V DC).
- Une entrée modulation (Input I2) permettant d’activer une modulation discontinue du son.
- Des sorties rapports de défaut batterie et défaut alimentation à collecteur ouvert.
- Une sortie Tamper (autoprotection) câblée en EOL.
Le pilotage recommandé est celui qui fait sonner la sirène à la disparition de tension. Ce mode protège mieux contre le sabotage par coupure de ligne, car l’absence de tension correspond à une alarme déclenchée. Les micro-interrupteurs de configuration présents sur la sirène permettent d’adapter ce comportement en fonction de la centrale utilisée.
Type de connexion | Description | Fonctionnalité |
---|---|---|
Input I1 | Entrée sirène | Activation sonore à disparition de tension |
Input I2 | Entrée modulation | Activation modulation discontinue |
Output O1, O2 | Sorties défaut alimentation et batterie | Signalisation d’état |
Tamper EOL | Autoprotection sirène | Détection ouverture ou arrachement |
Lors du raccordement d’une sirène Altec Sirus sur une centrale Hikvision ou Vesta, il est crucial d’incorporer des résistances de limitation pour les sorties à collecteur ouvert afin de protéger les modules de la centrale et garantir une lecture correcte des défauts.
Les différents systèmes proposent des méthodes adaptées pour piloter et superviser la sirène :
- Sur une centrale Hikvision, l’utilisation de relais intégrés (exemple : PGM1-C1) permet de couper l’alimentation de la sirène pour déclencher l’alarme.
- La centrale Vesta utilise des sorties à contact sec, où un relais NC/COM/NO crée le circuit de commande.
- Les solutions Ajax, ne disposant pas de sorties directes pour sirène, nécessitent un relais ou un transmetteur additionnel tel que Multi Relay Fibra ou Relay Jeweller.
Pour une plus grande maîtrise de la durée de la sirène, le relais Fibra Ajax offre un mode arrêt programmé permettant de respecter les réglementations françaises imposants une alerte sonore limitée à 3 minutes. Cette option est malheureusement limitée sur le relais Jeweller nécessitant une intervention manuelle pour interrompre l’alerte.
Vous pouvez approfondir ces méthodes via ce lien dédié à Philipalarme, expert en systèmes de sécurité incendie.
Pratiques recommandées et normes respectées pour une installation fiable
Une installation d’alarme incendie conforme implique de suivre strictement des bonnes pratiques afin d’assurer la pérennité et l’efficacité du système. Voici quelques éléments primordiaux :
- Positionnement des résistances EOL dans les boîtiers des détecteurs pour garantir l’équilibrage et éviter les erreurs de câblage.
- Câbler une zone par sortie pour une meilleure identification des défauts et optimiser le nombre de zones exploitées sur la centrale.
- Favoriser le câblage en double ou triple équilibrage pour éviter les fausses alertes et faciliter la maintenance.
- Ne jamais câbler en série les signaux d’alarme, d’autoprotection et de masquage sur une même zone pour conserver une information ciblée.
- Utiliser des câbles et composants des marques reconnues telles que Somfy, Chacon, ou encore Zodiac pour un gage de qualité.
- Respecter les normes locales en vigueur, celles-ci pouvant évoluer, notamment sur le câblage et la durée maximale des alertes sonores.
Pratique | Impact sur la sécurité | Conseils |
---|---|---|
Résistances intégrées en détecteur | Limite les erreurs de câblage | Vérifier avec des produits Pyreva ou Camerons |
Zones séparées pour alarme/autoprotection | Identification rapide des défauts | Ne pas faire de câblage en série |
Câblage en bus 24 V blindé | Communication fiable et stable | Préférer Telegärtner pour les connecteurs |
Commandes manuelles | Interventions rapides en cas de sinistre | Coordonner avec des dispositifs Bticino ou Legrand |
Le respect de ces consignes est fondamental pour profiter d’une alarme incendie fonctionnelle qui sera capable de détecter et alerter efficacement lors d’une crise. Il est également conseillé de consulter des spécialistes en domotique et alarme comme ceux référencés sur Smarthome Smartelec Alarme Domotique pour intégrer votre sécurité au cœur de la maison connectée.
Gestion des alimentations, chutes de tension et optimisation des performances
Le maintien d’une alimentation stable en 24 V est la clé d’une alarme incendie fiable. Dans les grandes installations, les longueurs de câbles peuvent générer des chutes de tension notables. Il est donc crucial d’anticiper avec un choix rigoureux des câbles et des sections associées.
Voici des règles de base à appliquer pour limiter ces pertes :
- Calculer la chute de tension en fonction du courant consommé, de la longueur du câble et de la résistivité du conducteur. Par exemple, pour un détecteur consommant 11 mA sur 130 mètres en câble gauge 20, la chute de tension est minime (0,047 V), laissant une tension correcte de 13,75 V.
- Pour une sirène consommant 200 mA sur la même longueur avec un câble en gauge 24, la chute sera beaucoup plus importante (2,19 V), pouvant mettre en danger la fonction. On recommandera alors d’utiliser un câble avec une section plus conséquente.
- Employer du câble rigide ou souple selon la flexibilité nécessaire, mais toujours éviter les conducteurs en CCA (Copper Clad Aluminium) dont la résistivité est plus élevée que le cuivre pur.
- Veiller à l’implantation des alimentations centralisées, souvent issues de groupes comme le Groupe Sodeca ou partenaires comme Fumitec, qui propose des solutions d’alimentations efficaces pouvant gérer plusieurs lignes simultanément.
Paramètre | Exemple détecteur Optex FlipX | Exemple sirène Altec Sirus |
---|---|---|
Consommation en mA | 11 | 200 |
Longueur câble aller-retour (m) | 130 | 130 |
Résistance du câble (Ω/m) | 33,31 mΩ | 84,22 mΩ |
Chute de tension (V) | 0,047 | 2,19 |
Tension au détecteur/sirène (V) | 13,75 (sur 13,8) | 11,61 (sur 13,8) |
Pour les projets plus complexes, il peut être nécessaire d’utiliser des convertisseurs de tension ou des alimentations déportées afin d’assurer la bonne tension aux extrémités. La gestion intelligente de l’énergie est de plus en plus essentielle dans les installations modernes, notamment avec l’intégration d’équipements domotiques Bticino ou Legrand qui requièrent une puissance stable et sans fluctuations brusques.
Pour découvrir les bonnes pratiques détaillées sur ce sujet, consultez la page sur l’installation des détecteurs de fumée interconnectables qui fournit un complément utile sur les alimentations et synchronisations des systèmes de sécurité.