Ajouter un deuxième tableau électrique à côté du tableau principal est une solution de plus en plus choisie pour agrandir une installation sans remettre en cause tout le système initial. En 2025, les progrès techniques permettent d’envisager des raccordements simplifiés, notamment grâce à l’utilisation de peignes verticaux adaptés. Raccorder deux tableaux par peigne vertical sans câbles souples est aujourd’hui une méthode qui offre de nombreux avantages, tout en répondant aux exigences de normes strictes telles que la NF C 15-100. Ce procédé s’adresse particulièrement aux installations où l’espace est limité et où la sécurité et la facilité d’intervention sont prioritaires. Cependant, le choix de cette méthode demande une bonne compréhension des principes électriques, du comportement des différents types de câblage et de la compatibilité des matériels utilisés. Les grandes marques comme Schneider Electric, Legrand, Hager ou Siemens fournissent des solutions parfaitement adaptées à ces montages, garantissant ainsi une fiabilité optimale de l’installation.
Comprendre l’environnement technique pour raccorder deux tableaux par peigne vertical
Le raccordement électrique de deux tableaux est une étape cruciale dans l’extension ou la mise à niveau d’une installation domestique ou industrielle. Avant de procéder au raccordement via un peigne vertical, il est indispensable d’appréhender la nature et la fonction de chaque composant impliqué.
Différence entre tableau principal et tableau secondaire
Le tableau principal (souvent appelé TGBT – Tableau Général Basse Tension) assure la répartition primaire de l’énergie électrique dans une habitation ou un bâtiment. Le tableau secondaire est installé à proximité immédiate du principal et sert à accueillir des circuits additionnels sans la nécessité d’éloigner les équipements de protection.
La distinction entre tableau secondaire et tableau divisionnaire est également importante : ce dernier se trouve à une distance plus éloignée, donc il nécessite une alimentation spécifique souvent par câble souple et protections adaptées pour pallier aux pertes en ligne.
Le rôle du peigne vertical dans la connexion des tableaux
Les peignes verticaux sont des dispositifs modulaires qui permettent de distribuer facilement la phase et le neutre d’un tableau vers plusieurs disjoncteurs ou interrupteurs différentiels disposés sur des rangées verticales. Ils remplacent avantageusement les câbles souples, qui peuvent poser problème en terme de place, de câblage fastidieux et de sécurité.
Utiliser un peigne vertical évite les erreurs de connexion et améliore le design de l’armoire électrique. Des marques comme Hager, Legrand, ou Eaton proposent des systèmes adaptés à différentes configurations de tableaux, notamment sur plusieurs rangées alignées à l’identique.
Exemples concrets d’installations avec peignes verticaux
Dans une installation où un second tableau électrique se rajoute dans un local technique à côté du tableau principal, les peignes verticaux peuvent directement alimenter les interrupteurs différentiels de chaque rangée, simplifiant ainsi le raccordement électrique et la maintenance. Un exemple typique est celui d’un particulier désirant ajouter un tableau pour sa piscine ou son système de chauffage avec PAC (Pompe à Chaleur) sans devoir modifier l’ancien tableau. Le raccordement via peigne vertical permet de réduire les manipulations et de sécuriser le montage.
- Optimisation de l’espace dans des coffrets étroits
- Répartition claire et ordonnée sans câbles enchevêtrés
- Réduction des risques d’erreurs lors du câblage
- Facilité d’extension et de modification future
- Compatibilité avec les standards des grandes marques reconnues, telles que Phoenix Contact ou Weidmüller
Type de tableau | Distance entre tableaux | Mode de raccordement | Section câble recommandée | Avantages |
---|---|---|---|---|
Tableau secondaire à côté du principal | Peigne vertical | 10 à 16 mm² selon puissance | Gain de temps et simplicité | |
Tableau divisionnaire éloigné | > 10 mètres | Câble souple + protections | 16 à 25 mm² selon puissance | Adapté aux longues distances |
Montage industriel multi-rangées | Variable | Peignes verticaux et horizontaux | Selon intensité | Haute modularité et robustesse |
Pour approfondir les détails relatifs au câblage réseau efficace, vous pouvez consulter ce guide complet : réutilisation d’une ancienne ligne de téléphone.
Les avantages et contraintes des peignes verticaux face aux câbles souples
L’utilisation des peignes verticaux dans le raccordement présente un ensemble d’atouts considérables mais aussi quelques limitations qui méritent d’être examinées.
Avantages majeurs du peigne vertical
- Simplicité de montage : Les peignes se fixent rapidement sur les bornes des disjoncteurs ou interrupteurs différentiels, réduisant significativement le temps d’installation.
- Fiabilité accrue : Moins de connexions individuelles signifie moins d’erreurs potentielles et une meilleure qualité du contact électrique.
- Esthétique et organisation : Les câblages sont nettement plus propres, facilitant les opérations ultérieures de maintenance ou d’extension.
- Gain de place : Le peigne occupant une largeur minimale optimise l’usage de l’espace dans les tableaux, particulièrement précieux dans les environnements contraints.
Contraintes et limites d’emploi
Bien que les peignes verticaux soient très pratiques, leur emploi nécessite quelques prérequis :
- Compatibilité des équipements : Le peigne doit être compatible avec la marque et le type d’appareillage. Par exemple, Schneider Electric, Legrand, Hager et Siemens proposent chacun des peignes adaptés à leurs gammes.
- Puissance et section des conducteurs : Le peigne doit supporter la section et la puissance requises. En cas de besoins dépassant 63A ou des sections importantes (>16 mm²), on privilégiera parfois encore les câbles souples ou des peignes spécifiques comme ceux de Mersen.
- Distance physique très courte : Le raccordement par peigne vertical s’envisage uniquement lorsque les tableaux sont contigus ou très proches (moins de 2 mètres).
- Flexibilité réduite : Contrairement au câble souple, le peigne est rigide. Il faut donc une configuration d’armoire adaptée et précise en hauteur et profondeur.
Critères | Peigne vertical | Câble souple |
---|---|---|
Facilité d’installation | Très facile | Plus long et méticuleux |
Compatibilité multi-marques | Modérée (marques spécifiques) | Universel |
Entretien et modification | Facile | Peut être complexe |
Coût global | Modéré à élevé | Variable mais souvent moins cher |
Pour comprendre les techniques sécurisées d’installation d’un coupe-circuit avant compteur, consultez cet article informatif : installation coupe-circuit avant compteur.
Dimensionnement électrique et choix des sections pour un raccordement sécurisé
Le dimensionnement correct des conducteurs reliant le tableau principal au tableau secondaire est une étape primordiale pour garantir une installation conforme, sûre, et performante. Le choix des sections dépend principalement de la puissance maximale absorbée et de la distance entre les tableaux.
Calculs de chute de tension et puissance maximale
Pour une liaison entre deux tableaux à une distance typique de 2 mètres jusqu’à 10 mètres, la chute de tension doit être limitée à 2 % maximum pour éviter tout dysfonctionnement des appareils alimentés. Selon la puissance maximale attendue, la section de câble et la protection associée changent :
Puissance maximale (kW) | Section câble (mm²) | Calibre disjoncteur (A) | Interrupteur différentiel (A) | Chute de tension (%) à 35m |
---|---|---|---|---|
7 kW | 3G10 | 32 | 40 | 2,2 |
9 kW | 3G16 | 40 | 40 | 1,8 |
11,5 kW | 3G16 | 50 | 63 | 2,2 |
14 kW | 3G25 | 63 | 63 | 1,7 |
Ces valeurs sont à adapter en fonction de la spécificité de votre installation, notamment si la liaison dépasse une dizaine de mètres comme habituellement nécessaire pour un tableau divisionnaire. Les fabricants tels que Eaton et Phoenix Contact proposent des solutions précâblées adaptées à ces standards, permettant une installation rapide et sûre.
Détermination de la section minimale entre tableaux
La section des conducteurs doit impérativement suivre les contraintes imposées par le calibre du disjoncteur de protection en tête :
- 6 mm² minimum pour un disjoncteur de 32 A
- 10 mm² minimum pour un disjoncteur de 40 A ou 50 A
- 16 mm² minimum pour un disjoncteur de 63 A
- 25 mm² pour des puissances supérieures ou des distances longues
Il faut privilégier des câbles H07VK, robustes et adaptés aux environnements industriels comme domestiques, notamment pour la bonne tenue dans le tableau et la compatibilité avec les embouts à collerette isolante.
Un complément sur les caractéristiques et types de câble est disponible dans cette ressource prolonger un circuit par boîte de dérivation.
Étapes pratiques pour raccorder deux tableaux avec un peigne vertical
Le raccordement proprement dit s’effectue en plusieurs étapes, chacune devant être réalisée avec soin pour éviter les risques liés à une mauvaise manipulation.
Préparation et sécurité
- Couper l’alimentation générale via le disjoncteur principal pour travailler hors tension.
- Utiliser un matériel de protection adapté (gants isolants, outils à manche isolé).
- Vérifier l’absence de tension avec un multimètre ou un testeur dédié.
- Privilégier un espace de travail propre et bien éclairé, sans encombrement.
Installation du peigne et raccordement du tableau secondaire
Voici les étapes clés :
- Identifier les borniers de phase et neutre dans le tableau principal. Ces borniers doivent être libres et en bon état.
- Positionner le peigne vertical adapté en alignement avec les interrupteurs différentiels du tableau secondaire, en respectant le pas de montage (par exemple 125 mm d’entraxe pour Legrand 405001).
- Raccorder soigneusement le peigne aux bornes du tableau principal, sans utiliser de câble souple intermédiaire.
- Brancher les circuits dans le tableau secondaire en raccordant chaque disjoncteur ou différentiel sur le peigne vertical de manière directe et sécurisée.
- Relier le conducteur de terre séparément via un bornier dédié entre les deux tableaux avec une section identique à celle des phases.
Vérification finale et mise sous tension
- Contrôler que tous les raccordements sont serrés correctement, sans point de corrosion ou zone de contact lâche.
- Reposer les caches de protection dans les tableaux et sécuriser les coffrets.
- Procéder à la remise sous tension progressive, en vérifiant l’absence d’anomalies (déclenchement intempestif, surchauffe).
- Effectuer un test différentiel avec un appareil adapté pour s’assurer du bon fonctionnement des protections.
Pour maîtriser tous les détails du câblage, vous pouvez également consulter un guide complet sur l’alimentation des systèmes électriques complexes.
Exemple détaillé d’une installation avec peigne vertical
M. Dupont, électricien professionnel chez Baco Controls, a récemment installé un tableau secondaire dans la buanderie d’une maison fraichement rénovée. Son client avait un abonnement de 9 kW (45 A) et voulait éviter la pose d’un câble souple encombrant. En choisissant un peigne vertical Legrand 405001, il a pu raccorder directement les alimentations nécessaires en 3G16², protégé par un disjoncteur de 40 A et un interrupteur différentiel 40 A. Le montage a duré une demi-journée au lieu de deux initialement prévues avec un câblage souple traditionnel. Le système fonctionne parfaitement et offre une possibilité simple d’ajouter des circuits supplémentaires à l’avenir.
Maintenance, évolutions et bonnes pratiques avec peignes verticaux dans les tableaux
Au-delà de l’installation initiale, la maintenance et la possibilité d’évolution sont des aspects non négligeables quand on choisit de relier deux tableaux par peigne vertical.
Facilité de dépannage
Grâce à l’organisation claire et à l’accessibilité offerte par le peigne vertical, les opérations de contrôle et de remplacement des interrupteurs ou disjoncteurs sont plus aisées. Contrairement aux câbles souples, il est simple de déconnecter un module sans impacter le reste du tableau.
Extension future simplifiée
Les installations avec peignes verticaux facilitent la pose d’un troisième tableau ou l’extension du secondaire, à condition que les équipements soient compatibles. Legrand, Omron et Weidmüller offrent des systèmes modulaires qui s’adaptent à différentes configurations.
Règles et normes à respecter
- Respecter la norme NF C 15-100 en vigueur, notamment les prescriptions relatives à la garantie de continuité du conducteur de terre.
- Vérifier la compatibilité des peignes et appareils, en privilégiant les produits certifiés des marques reconnues comme Schneider Electric, Siemens ou Mersen.
- Tenir à jour un schéma électrique précis, indispensable pour toute intervention future.
- S’assurer que la GTL (Gaine Technique Logement) soit bien dimensionnée et libre de toute autre canalisation (gaz, eau).
Bonnes pratiques | Conseils pratiques |
---|---|
Utiliser des embouts à collerette isolante | Améliore la qualité des connexions et la sécurité |
Réserver des borniers de terre avec connexions libres | Permet un raccordement facile de la terre entre tableaux |
Documenter toute modification électrique | Aide à planifier les interventions et respect du code |
Prévoir des espaces suffisants dans la GTL | Facilite les évolutions et le maintien de l’ordre |
Pour aller plus loin sur la mise en place de coffrets provisoires en rénovation, découvrez cet article pratique : coffret de chantier provisoire.